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nom de vigne à un arbre qui porte une espèce de raisin, et qui a deux ou trois pieds de circonférence. Ailleurs on le nomme raisinier. Il s’élève à sept ou huit pieds ; et de cette hauteur il pousse quantité de branches dont les rameaux sont gros et épais. Ses feuilles ressemblent assez à celles du lierre ; mais elles sont plus larges et plus fermées. Ses fleurs ont une odeur suave. Le fruit est de la grosseur ordinaire du raisin, et croît en grappes sur toutes les parties de l’arbre. Il devient noir en mûrissant, quoique intérieurement rougeâtre. Son goût est acide et agréable. Son noyau, fort gros, contient une amande amère et astringente, dont on fait usage en médecine. Le tronc et les branches font un bon bois de chauffage.

Les pins de la Nouvelle-Espagne sont d’une hauteur médiocre, et ne portent pour pignons qu’une espèce de cônes vides qui croissent sur les bosses, les nœuds et les autres excroissances de l’arbre. Les feuilles de ce fruit en sortent comme enveloppées les unes dans les autres, jusqu’à ce qu’elles s’élargissent vers la pointe : elles sont d’une bonne épaisseur, longues de dix à douze pouces, et si serrées, qu’elles retiennent l’eau de pluie. On a déjà remarqué que c’est une admirable ressource pour ceux qui sont pressés de la soif. Un couteau qu’on enfonce dans les feuilles en fait sortir l’eau de pluie, qu’on reçoit dans son chapeau pour la boire.

Les provinces méridionales produisent en