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quelques heures auparavant par divers présages.

Les nords sont des vents d’une violence extrême, qui soufflent fréquemment dans le golfe entre le mois d’octobre et celui de mars. On s’y attend alors vers la pleine ou la nouvelle lune ; mais les plus violens arrivent aux mois de décembre et de janvier. Quoiqu’ils s’étendent plus loin que le golfe, c’est là qu’ils sont plus fréquens, et qu’ils causent les plus grands ravages.

Les Anglais ont trouvé l’art de se servir heureusement des nords pour revenir chargés de campêche à la Jamaïque, et quoiqu’ils arrivent quelquefois fort maltraités, ils se vantent de n’avoir jamais perdu de vaisseau dans les tempêtes ; mais les Espagnols, dont la manœuvre est différente, en souffrent beaucoup, et passent rarement une année sans perdre quelques-uns de leurs meilleurs bâtimens.

Les suds sont aussi fort violens ; leur saison est dans le cours de juin, juillet et août, temps où les nords ne soufflent jamais. Comme leur plus grande violence est au sud, il y a beaucoup d’apparence que c’est de là qu’ils tirent leur nom.

Les ouragans sont les plus terribles tempêtes qui menacent le golfe du Mexique et toutes les Antilles ; elles arrivent ordinairement aux mois de juillet, d’août et de septembre, toujours annoncées comme les nords et les suds, par des signes qui leur sont propres. Dampier