Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Mexicains étaient entièrement nus, à l’exception des soldats, qui, pour se rendre plus terribles, se couvraient le corps de la peau entière d’un animal, dont ils ajustaient même la tête sur la leur. Cette parure, avec une bandoulière composée de cœurs, de nez, d’oreilles d’hommes, et terminée en bas par une tête, leur donnait un air de férocité. Les empereurs mêmes et les grands ne se couvraient le corps que d’une sorte de manteau, composé d’une pièce de coton carrée et nouée sur l’épaule droite. Ils avaient pour chaussure des espèces de sandales. Sur la tête ils ne portaient que des plumes soutenues par de légers cordons. Les femmes du peuple étaient presque nues : une sorte de chemise à manches courtes leur tombait sur les genoux ; elle était ouverte sur la poitrine, et si mince, qu’ajustée sur la peau, on avait de la peine à l’en distinguer ; leurs cheveux composaient seuls leur coiffure : sur quoi les Espagnols observèrent qu’elles avaient la tête plus forte et le crâne plus endurci que les hommes.

Suivant des relations plus modernes, les Mexicains sont d’une couleur brune ; la plupart d’assez haute taille, surtout dans les provinces septentrionales. Ils se garantissent les joues du froid et de la piqûre des mouches en se frottant avec le suc d’herbes pilées. Ils se barbouillent aussi d’une terre liquide pour se rafraîchir la tête, adoucir et noircir les cheveux. « Leur habillement consiste en un pour-