Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les mortels avaient besoin de leur assistance.

Ils ne laissaient pas de reconnaître l’immortalité des âmes, et de les croire destinées à des punitions ou à des récompenses. Toute leur religion était fondée sur ce principe. Ils distinguaient divers lieux où l’âme pouvait passer en sortant du corps. Ils en mettaient un près du soleil, qu’ils nommaient la maison du soleil même, et qui était le partage des gens de bien , de ceux qui étaient morts aux combats, et de ceux qui avaient été sacrifiés par leurs ennemis. Les méchans étaient relégués dans des lieux souterrains. Leurs enfans et ceux qui naissaient sans vie, avaient leur demeure marquée. Ceux qui mouraient de vieillesse ou de maladie en avaient une autre. Ceux qui s’étaient noyés, ceux qui étaient punis de mort pour le vol ou l’adultère, ceux qui avaient tué leur père, leur femme ou leurs enfans, leur seigneur ou un prêtre ; enfin tous avaient leur demeure dans des lieux séparés qui convenaient à leur âge, à la conduite de leur vie et au genre de leur mort.

La principale idole des Mexicains, qu’ils traitaient de tout-puissant seigneur du monde, était adorée sous le nom de Vitzilopochtli. C’était une statue de bois taillée en forme humaine, assise sur une boule couleur d’azur, posée sur un brancard, de chaque coin duquel sortait un serpent de bois. Elle avait le front azuré, et par-dessus le nez une bande de