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fois, n’ont pas la force de remuer. Cette violence du feu n’est pas toujours égale, et celle du bruit ne l’est pas non plus ; mais il augmente en été, c’est-à-dire depuis octobre jusqu’à la fin d’avril. Gage, qui s’y était accoutumé par un long séjour, ne regarde pas moins Guatimala comme la plus agréable ville qu’il ait vue dans tous ses voyages ; le climat y est fort tempéré ; Mexico et Guaxaca ne jouissent pas d’un air si sain, et ne reçoivent pas avec plus d’abondance toutes les commodités de la vie : il n’y a point de bestiaux, de volaille et de gibier, qui ne soient communs dans la province. Le grand Océan, les rivières et les lacs d’eau douce fournissent toutes sortes de poissons.

» On compte dans toute l’étendue de la ville et des faubourgs environ sept mille familles, entre lesquelles il s’en trouve plusieurs dont le bien monte à cinq cent mille ducats : aussi le commerce y est-il florissant. Elle tire par terre les meilleures marchandises de Mexico, de Guaxaca, de Chiapa, de Nicaragua et de Costa-Ricca ; du côté de la mer, elle communique avec le Pérou par le port de la Trinité, qui appartient à la province, et par Réalejo, port de Nicaragua sur la même côte. »

La catastrophe dont cette ville était menacée depuis si long-temps eut lieu le 7 juin 1777. Un tremblement de terre effroyable détruisit Guatimala. Dès le 3 juin, la mer agitée