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avaient ordre d’en donner avis à l’empereur avant qu’elle fut conclue, et d’attendre ses ordres pour s’expliquer davantage. L’habile Espagnol leur accorda volontiers cette grâce, non-seulement parce qu’il voulait conserver des égards pour Montézuma, mais parce qu’il demeura persuadé qu’elle pourrait servir à lever les difficultés que ce prince faisait de se laisser voir.

Les députés revinrent le sixième jour, accompagnés de six autres seigneurs de la cour impériale, qui apportaient de nouveaux présens à Cortez ; ils lui dirent que l’empereur du Mexique désirait avec passion d’obtenir l’alliance et l’amitié du grand monarque des Espagnols, dont la majesté paraissait avec tant d’éclat dans la valeur de ses sujets, et que ce dessein le portait à partager avec lui ses immenses richesses ; qu’il s’engageait à lui payer un tribut annuel, parce qu’il le révérait comme le fils du soleil, ou du moins comme le seigneur des heureuses régions où les Mexicains voyaient naître la lumière ; mais que ce traité devait être précédé de deux conditions : la première, que les Espagnols ne formassent aucune alliance avec la république de Tlascala, puisqu’il n’était pas raisonnable qu’ayant tant d’obligations à la générosité de l’empereur, ils prissent parti pour ses ennemis ; la seconde, qu’ils achevassent de se persuader que le dessein qu’ils avaient d’aller à Mexico était contraire aux lois de sa religion, qui ne