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les autres ne le deviennent qu’en automne ; mais elles sont d’une égale beauté. Les feuilles du fasi changent aussi de couleur, et deviennent violettes en automne.

Il est impossible de représenter la variété des marguerites et des lis du Japon. Les premières, dont une heureuse culture rend les fleurs aussi grandes que les roses, font le principal ornement des maisons et des jardins ; les autres font un jardin naturel des lieux les plus incultes. On n’y voit pas moins de narcisses et de giroflées ; mais Kœmpfer observe que toutes ces fleurs n’ont l’odeur ni si agréable ni si vive que celles de la même espèce qui croissent dans les autres pays, et qu’elles ne les surpassent que par l’éclat de leurs couleurs : il en est de même de la plupart des fruits du Japon ; leur goût n’est pas aussi délicieux, aussi aromatique que celui des fruits de la Chine et des autres contrées de l’Orient.

Les Japonais cultivent autant de chanvre et de coton qu’ils peuvent ménager de terrain pour ces plantes. Le sijto, ou le chanvre sauvage, croît abondamment dans la plupart des lieux incultes : on en fait toutes sortes d’étoffes fines et grossières. La semence de plusieurs plantes produit une huile qui a divers usages dans la médecine et pour les besoins domestiques. Telle est celle du kiri, grand arbre dont les feuilles ressemblent à celles de la bardane : sa semence est semblable à celle de la guimauve. Le daïri porte dans ses armes la