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est assez remarquable : les chasseurs mettentla tête dans de grosses citrouilles sèches percées de quelques trous pour voir et pour respirer ; ensuite, se jetant nus dans l’eau, ils marchent ou nagent en ne laissant paraître au dehors que leur tête couverte de la citrouille. Les canards, accoutumés à voir flotter des citrouilles autour desquelles ils jouent, s’en approchent sans crainte ; alors le chasseur les prend par les pieds et les tire dans l’eau, pour les empêcher de crier, leur tord le cou, et les attache à sa ceinture ; il continue cet exercice jusqu’à ce qu’il en ait pris un grand nombre.

On fait beaucoup de cas à la Chine de certains petits oiseaux qui ressemblent aux linots, et qu’on nourrit dans des cages, non pour chanter, mais pour combattre. Ceux qui ont été mis à l’essai se vendent fort cher. Les Chinois sont passionnés aussi pour les combats de coqs ; mais cet amusement est encore plus commun dans plusieurs îles, surtout aux Philippines et dans quelques royaumes des Indes orientales, où l’on y perd et l’on y gagne beaucoup d’argent, comme dans quelques pays de l’Europe.

Entre les oiseaux de proie, le plus remarquable est celui que les Chinois nomment hai-tsing ; il est si rare, qu’il ne se trouve que dans le district de Hong-tchong-fou, ville de la province de Chen-si, et dans quelques cantons de la Tartarie ; il est comparable à