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utiles le roseau, que les Chinois nomment tchon-tsé, et les Européens bambou. On en fait toutes sortes de meubles qu’on vend dans les boutiques de Canton. Un lit coûte neuf sous ; une table six ; les chaises quatre sous et demi, et le reste à proportion. Les bambous sont fort communs dans les provinces méridionales. Ils sont très-propres à faire des perches et toutes sortes d’échafaudages.

Enfin la Chine produit du rotang et des cannes à sucre dans les provinces méridionales.

Entre les herbes potagères qui nous manquent, la Chine en a une qui se nomme pé-tsay, et qui est véritablement excellente. Quelques voyageurs l’ont prise mal à propos pour la laitue. Les premières feuilles ressemblent, à la vérité, à la laitue romaine ; mais la plante en diffère beaucoup par la fleur, la semence, le goût et la grandeur. Les meilleurs pe-tsays se trouvent dans les provinces du nord, où on les laisse attendrir par les premières gelées blanches. La quantité qu’on en sème est presque incroyable. Dans les mois d’octobre et de novembre, on en voit passer du matin au soir, par les portes de Pékin, des charrettes chargées. L’usage des Chinois est de les conserver dans du sel, ou de les mariner, pour les faire cuire avec le riz, qui est naturellement fort insipide.

Le tabac est très-abondant, et l’on enfume dans toutes les parties de l’empire ; sec, il ne coûte qu’un sou la livre. Celui du Japon est le plus estimé.