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quatre fois l’année, c’est-à-dire qu’aux fleurs qui tombent on en voit succéder immédiatement de nouvelles. Aussi en a-t-on souvent, même en hiver.

On vante une autre fleur, nommée lan-hoa ou lan-ouey-hoa, dont l’odeur l’emporte sur toutes celles dont on a parlé ; mais qui est moins belle : sa couleur tire ordinairement sur celle de la cire ; elle croît sur une plante qui ne vient guère que dans les provinces maritimes. On voit ailleurs des fleurs charmantes et fort touffues, mais tout-à-fait inodores, croître comme des roses sur d’autres arbres et sur d’autres arbustes, qu’on croit de l’espèce du pêcher et du grenadier. Leurs couleurs sont fort brillantes, mais elles ne produisent aucun fruit.

L’espèce de rose que les Chinois nomment mou-tao, ou reine des fleurs, est en effet, suivant Duhalde, la plus belle fleur du monde, et ne devrait, dit-il, jamais être dans d’autres mains que celles des rois et des princes ; comme si la nature, devenue esclave ainsi que l’homme, ne devait produire que pour les rois ces présens que sa prodigalité brillante abandonne au dernier de ses enfans. L’odeur du mou-tao est délicieuse ; ses fleurs sont rougeâtres. Duhalde observe aussi que la Chine offre des reines-marguerites en abondance, des lis odoriférans, que les philosophes chinois vantent beaucoup, et d’autres fleurs communes en Europe ; qu’il s’y trouve une