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CHAPITRE III.

Thibet.

Les auteurs de l’Histoire des Voyages observent avec raison, que malgré sa grande étendue, à peine le Thibet se faisait-il remarquer sur les cartes publiées en Europe, avant celles que Delisle mit au jour. On l’y représentait comme une espèce de désert étroit, situé entre l’Inde et la Chine, sans villes, sans rivières, sans montagnes, quoiqu’il n’y ait aucune partie de l’Asie où les montagnes et les rivières soient en plus grand nombre. L’ignorance où l’on était sur ce pays ne doit pas surprendre ; car il en est peu qui, encore aujourd’hui, soient si imparfaitement connus, quoiqu’il soit un de ceux qui méritent le plus de fixer l’attention. Avant de le décrire d’après les informations les plus authentiques qu’il a été possible de rassembler, il n’est pas hors de propos de passer en revue les voyageurs auxquels on doit les renseignemens que l’on a mis à profit.

Il est douteux que Marc Pol ait, dans ses longs voyages, visité le Thibet ; mais il en donne une description curieuse. Il dit qu’après la grande plaine dont il a parlé, ce qui doit vraisemblablement s’entendre du désert de