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l’argent, du plomb et la racine nisi. Le bétail y est abondant, et l’on y laboure la terre avec des bœufs. Hamel observe qu’il y vit des ours, des daims, des sangliers, des porcs, des chiens, des chats et divers autres animaux, mais qu’il ne rencontra jamais d’éléphant. On se sert des chevaux pour les voyages et pour le transport des marchandises. Les rivières sont infestées de crocodiles d’une prodigieuse longueur. La Corée produit une infinité de serpens et d’autres animaux venimeux : on y voit diverses sortes d’oiseaux, tels que le cygne, l’oie, le canard, le héron, la cigogne, l’aigle, le faucon, le milan, le pigeon, la bécasse, la pie, la corneille, l’alouette, le faisan, la poule, le vanneau, la grive, le pinçon, outre plusieurs espèces qui ne sont pas connues en Europe.

La Corée est divisée en huit provinces, qui contiennent trois cent soixante villes grandes et petites, sans compter les forts et les châteaux, qui sont situés généralement sur des montagnes.

Les Coréens sont fort enclins à dérober, et si sujets à tromper et à mentir, qu’on ne doit pas trop s’y fier. Ils regardent si peu la fraude comme une infamie, qu’ils se font une gloire d’avoir dupé quelqu’un. Cependant la loi ordonne que celui qui peut prouver qu’on l’a trompé dans un marché a le droit, au bout de trois ou quatre mois, de revenir sur ce qui a été conclu. Les Coréens sont d’ailleurs simples et crédules. Les Hollandais auraient pu leur