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Du temps où l’on ſe doit reſoudre à ce paſſage.
Ce temps, helas ! embraſſe tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en momens,
Il n’en eſt point qu’il ne comprenne
Dans le fatal tribut ; tous ſont de ſon domaine ;
Et le premier inſtant où les enfans des Rois
Ouvrent les yeux à la lumiere,
Eſt celuy qui vient quelquefois
Fermer pour toûjours leur paupiere.
Défendez-vous par la grandeur,
Alleguez la beauté, la vertu, la jeuneſſe,
La mort ravit tout ſans pudeur.
Un jour le monde entier accroiſtra ſa richeſſe.
Il n’eſt rien de moins ignoré,
Et puis qu’il faut que je le die,