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Ceux-cy pour premier vœu demandent l’abondance ;
Et l’abondance à pleines mains,
Verſe en leurs cofres la finance,
En leurs greniers le bled, dans leurs caves les vins ;
Tout en creve. Comment ranger cette chevance ?
Quels regiſtres, quels ſoins, quel temps il leur falut !
Tous deux ſont empeſchez ſi jamais on le fut.
Les voleurs contre eux comploterent ;
Les grands Seigneurs leur emprunterent ;
Le Prince les taxa. Voila les pauvres gens
Malheureux par trop de fortune.
Oſtez-nous de ces biens l’affluence importune,