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Les vaſtes appetits d’un faiſeur de conqueſtes.
Dans le temps que le Porc revient à ſoy, l’archer
Voit le lõg d’un ſillon une perdrix marcher,
Surcroiſt chetif aux autres teſtes.
De ſon arc toutesfois il bande les reſſorts.
Le ſanglier rappellant les reſtes de ſa vie,
Vient à luy, le découſt, meurt vangé ſur ſon corps :
Et la perdrix le remercie.
Cette part du recit s’adreſſe au convoiteux,
L’avare aura pour luy le reſte de l’exemple.
Un Loup vid en paſſant ce ſpectacle piteux.
Ô fortune, dit-il, je te promets un temple.
Quatre corps étendus ! que de biens ! mais pourtant
Il faut les meſnager, ces rencontres ſont rares.
(Ainſi s’excuſent les avares,)