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P R E F A C E


DE LA


DEUXIESME PARTIE [1]




Voicy les derniers Ouvrages de cette nature qui partiront des mains de l’Auteur, et par consequent la derniere occasion de justifier ses hardiesses, et les licences qu’il s’est données. Nous ne parlons point des mauvaises rimes, des Vers qui enjambent, des deux voyelles sans elision, ny en general de ces sortes de negligences qu’il ne se pardonneroit pas luy-mesme en un autre genre de Poësie, mais qui sont inseparables, pour ainsi dire, de celuy-cy. Le trop grand soin de les éviter jetteroit un faiseur de Contes en de longs détours, en des recits aussi froids que beaux, en des contraintes fort inutiles, et luy feroit negliger le plaisir du cœur pour travailler à la satisfaction de l’oreille. Il faut laisser les narrations estudiées pour les grands sujets, et ne pas faire

  1. Publiée en 1666