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LIVRE CINQUIÉME.




FABLE I.
LE BUCHERON ET MERCURE.
A M. L. C. D. B.[1]



Vostre goust a servy de regle à mon Ouvrage.
J’ay tenté les moyens d’acquerir son suffrage.
Vous voulez qu’on évite un soin trop curieux,
Et des vains ornemens l’effort ambitieux.
Je le veux comme vous ; cét effort ne peut plaire.
Un Auteur gaste tout quand il veut trop bien faire.
Non qu’il faille bannir certains traits delicats :
Vous les aimez ces traits, et je ne les hais pas.
Quant au principal but qu’Esope se propose.
J’y tombe au moins mal que je puis.
Enfin, si dans ces Vers je ne plais et n’instruis,
Il ne tient pas à moy, c’est toûjours quelque chose.

  1. A M. le Chevalier de Bouillon.