Page:La Femme grenadier.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas d’adresser la parole à nos domestiques, et mon frère toujours occupé ne faisait pas grande attention à mon oisiveté.

Je serais tombée malade sans un petit événement qui me tira de ma léthargie. Le bon M. Durand vint implorer notre pitié pour une petite orpheline dont la mère venait de mourir : elle restait sans appui et sans aucune existence. M. Durand tâchait de réunir une petite somme pour la placer dans une maison jusqu’à ce qu’elle eût atteint l’âge d’apprendre un métier, et de donner les plus belles années de sa jeunesse à celle qui le lui montrerait. Madame Daingreville se disposait à satisfaire à la demande de M. Durand ; mais je m’y opposai, et je priai qu’on nous amenât cette pauvre enfant, observant que n’ayant rien à faire, je l’éléverais et lui assurerais un sort