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souvent plutôt par orgueil que par sentiment ; mais je n’en ai jamais trouvé qui se détestassent plus cordialement que les habitans de Rennes. Dans tous les quartiers que vous visitiez, il fallait changer de langage, de costume, de manière de vous présenter, sous peine d’être honnis.

Nous entrâmes dans la ville à la nuit tombante ; les portes en furent fermées, parce que Rennes était en état de siège ; et nous fûmes forcés de remettre notre visite à mon frère, au lendemain matin ; l’hôpital étant hors de la ville, dans un des fauxbourgs.

Lavalé fut porter une lettre à un aide-de-camp ami de Blançai, dans laquelle il le priait d’avoir pour nous les égards que nos malheurs exigeaient de tout être sensible. Je restai avec notre ami Durand pour attendre Lavalé. Un instant après