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lettres.

jamais avec moi, de m’avoir refusé la permission d’entrer chez elle. Je la vois quasi tous les jours. J’ai vu enfin son visage[1]: il est agréable, et l’on s’aperçoit bien qu’il a été beau ; elle n’a que quarante ans, mais l’austérité de la règle l’a fort changée. Madame de Grignan a fait des merveilles d’avoir écrit à la Marans : je n’ai pas été si sage, car je fus l’autre jour chercher madame de Schomberg[2], et je ne la demandai point. Adieu, ma belle ; je souhaite votre retour avec une impatience digne de notre amitié.

J’ai reçu les cinq cents livres, il y a long-temps. Il me semble que l’argent est si rare qu’on n’en devrait point prendre de ses amies ; faites mes excuses à M. l’abbé (de Coulanges) de ce que je l’ai reçu.




LETTRE IX.
Paris, 8 octobre 1689.

Mon style sera laconique : je n’ai point de tête ; j’ai eu la fièvre ; j’ai chargé M. du Bois de vous le mander.

Votre affaire est manquée et sans remède ; l’on y a fait des merveilles de toutes parts ; je doute que M. de Chaulnes en personne l’eût pu faire. Le roi n’a témoigné nulle répugnance pour M. de Sévigné ; mais

  1. Les religieuses du Calvaire ont leur voile baissé au parloir, excepté pour leurs proches parents, ou dans des cas particuliers.
  2. Madame de Schomberg et madame de Marans étaient logées dans la même maison.