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du discours de Zulema qu’ils l’embrassèrent sans lui rien dire, ne pouvant trouver de paroles qui expliquassent leurs sentiments. Enfin, après lui avoir témoigné leur joie, ils admirèrent longtemps toutes les circonstances d’une si étrange aventure. Néanmoins Consalve ne fut pas surpris qu’Albumazar se fût trompé à la ressemblance du prince de Fez ; il savait que plusieurs personnes s’y étaient trompées, et il apprit à Zulema que la mère de ce prince était sœur de Nugnez Fernando, son père, et, qu’ayant été prise dans une irruption des Maures, elle fut conduite en Afrique où sa beauté la rendit femme légitime du père du prince de Fez.

Zulema s’en alla apprendre à sa fille ce qui se venait de passer, et il lui fut facile de juger, par la manière dont elle reçut cette nouvelle, qu’elle n’était pas insensible au mérite de Consalve. Peu de jours après, Zulema embrassa publiquement la religion chrétienne ; on ne songea ensuite qu’aux préparatifs des noces, qui se firent avec toute la galanterie des Maures et toute la politesse d’Espagne.



fin de la seconde et dernière partie.