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introduction, § xi.

-a, XXIX, CXXX. Rimes toutes françaises, car il s’y trouve beaucoup de prétérits, ama, 652, monta, 653, parla, 654, apela, 655, etc., qui sont étrangers au provençal.

-ac, -ag, LXXXVI. Rimes toutes provençales, assurées par les noms de lieux Galhac, Laurac, Moysag, Bragairag. On y voit figurer ag (habuit), ce qui n’empêche pas qu’on trouve ailleurs la forme purement française ot, tant en rime (58, 70) qu’en dehors de la rime (1495, 1548). Au v. 1918 pag est d’un provençal bien douteux, mais ne saurait être français.

-ai, LXIII, LXXI. Rimes provençales. Sai, 1442-3, 1462, lai, 1622, 1624, jai, 1461, eschai, 1631, ne sont pas possibles en français.

-ais, XXII. Rimes provençales ; cais, 517, n’existe pas en français, et ce n’est pas la seule difficulté qu’on éprouverait à mettre cette laisse en français.

-al, XLIII, XCVII. Dans la première de ces deux tirades les rimes sont à la fois provençales et françaises. Dans la seconde Nadal (Noël) est purement provençal. Lavaur, au v. 2130, semblerait fautif et on chercherait à le remplacer par quelqu’autre nom de lieu en al, s’il n’était garanti par la rédaction en prose. Peut-être toute la rime sonnait-elle en au ?

-an, LX, LXXXVIII, XCV, CXXV. Rimes purement provençales.

-ans, XXIII. Cette laisse contient plusieurs rimes où ans vient de ins ou ens qui ne peuvent rimer avec ans d’origine qu’en français, et non dans tous les dialectes[1] ; ainsi ma-

  1. Voy. mon mémoire sur an et en, Mém. de la Soc. de linguistique de Paris, t. I.