Page:La Chanson de Roland (trad. Petit de Julleville).djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CHANSON DE ROLAND. 23$ C XX XII (ié). Mais l’archevêque les entend batailler, D’éperons d’or pique fon deftrier, Pour les reprendre entre eux il intervient : u Sire Roland, & vous, fire Olivier, Pour Dieu, vous prie que ne vous querelliez. Plus n’cft bcfoin que du cor vous fonniez ; Mais cependant, faites, cela vaut mieux. Vienne le Roi, il nous vengera bien.. Il ne faut pas qu’échappent ces païens. Ici nos Francs à terre mettront pied. Nous trouveront, morts, hachés, en quartiers; Ils nous mettront en bières, fur fommiers ; Pleurant fur nous de deuil & de pitié; Puis dans la terre aux parvis des moutiers; N’en mangeront ni loups, ni porcs, ni chiens. » Roland répond : a Sire, vous dites bien. » CXXXIII (on-e). Mettant le cor à fa bouche, le comte L’ajufle fermé, à grand effort le fonne. Hauts font les monts, la voix loin fe prolonge, A trente lieues on l’entendit répondre. Chacun l’ouït, Charles & tout fon monde ; Et le Roi dit : « Bataille font nos hommes. » Mais Ganelon lui répondit par contre : « Autre l’eût dit, femblerait grand menfonge. » CXXXIV (an). Roland le comte avec peine & tourment Et grand’douleur fonne fon olifant,