Page:La Boëssière - Traité de l'art des armes, 1818.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xx
NOTICE HISTORIQUE

Saint-Georges n’excelloit pas seulement dans les armes, il sembloit né pour tout ce qui est du ressort du goût et de l’adresse. Ses connoissances en équitation étoient profondes, et le chevalier Dugast, qui tenoit le manège aux Tuileries, se plaisoit à le considérer comme un de ses meilleurs élèves.

La grace naturelle de Saint-Georges en avoit fait un bon danseur ; généralement on convenoit que s’il se fût appliqué à la danse théâtrale, il auroit fait des choses étonnantes. En fréquentant M. La Boëssière, il partagea sa passion pour la chasse, et s’y fit une grande réputation d’adresse. Il se distingua également dans la natation, exercice dans lequel son extrême agilité piquoit la curiosité des spectateurs. Enfin, même en patinant, il déployoit une telle grace qu’il attiroit les regards de la foule.

Organisé d’une manière délicate et sensible, tous les arts eurent de puissants attraits pour lui ; celui de la musique le touchoit plus particulièrement ; il s’y fit connoître par des compositions heureuses, notamment par des concerto de violon qui eurent la plus grande vogue. Son talent moelleux sur cet instrument lui faisoit quelquefois donner la préférence sur les plus habiles artistes de son temps.