Page:La Boëssière - Traité de l'art des armes, 1818.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xvij
SUR SAINT-GEORGES

un développement superbe ; sa main soutenue au plus haut le rendoit toujours maître du foible de son adversaire ; son pied gauche solidement établi ne varioit jamais, et sa jambe droite restoit constamment perpendiculaire ; cette réunion de moyens lui procuroit ce bel aplomb qui le facilitoit à se relever d’un seul temps et à repartir aussitôt avec la vitesse de l’éclair.

On l’admiroit particulièrement dans sa manière de tirer le mur à toucher ; il étoit si sûr de ses moyens qu’il touchoit indistinctement des deux côtés et franchement, observant les principes démontrés au chapitre du mur à toucher. Sa quarte sur les armes étoit sur-tout étonnante. Il surprenoit davantage lorsque l’épée engagée en dedans, il étoit à bonne portée et en garde d’assaut. Il recommandoit de ne s’ébranler, se faisant un devoir de ne pas tricher, c’est-à-dire de ne point faire de faux mouvements avant de partir. Si par hasard il eût fait le moindre temps, le coup ne comptoit pas engagé en dedans, dis-je ; il passoit le coup de quarte sur les armes si promptement, touchoit et repassoit son fleuret dans sa main gauche avec tant de vivacité que le pareur n’avoit pas eu le temps de rencontrer le fer pour la parade. Une telle prestesse doit paroître incroyable à qui ne l’a pas vue.

Qu’on s’imagine ce que peut un tireur avec une