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CHAPITRE VIII.

Réforme de l’abbaye au xvie siècle. — Les grandes abbesses réformatrices du xviie siècle : Françoise et Magdelaine de la Fayette. — Les dernières abbesses. — Fin de Saint-Georges.


Après Françoise d’Espinay, dont le gouvernement dura trente ans et finit en 1520, la licence et l’irrégularité reprirent un déplorable empire dans les habitudes de vie des religieuses de Saint-Georges. Vainement, pendant plusieurs années, furent tentées des mesures de réforme que le roi François Ier appuya de son autorité royale. Le pieux évêque de Rennes, Yves Mahyeuc, concourut efficacement par sa sainte influence à rétablir dans l’abbaye les saines traditions de l’humilité et de l’austérité claustrale, mais ce ne fut pas sans une lutte prolongée et de laborieux efforts.

Dès 1522, le roi avait envoyé à Saint-Georges, pour procéder à la Réformation, en renouvelant partiellement le personnel de l’abbaye, plusieurs religieuses de vie exemplaire, tirées d’autres monastères bénédictins, comme Montmartre, Malle-Noë, Relay, Chelles. Isabeau Hamon, placée à leur tête et chargée de mener à bien l’œuvre réformatrice, ne fut abbesse qu’un an ; elle mourut en 1523.

Après elle, Christine Toutain, religieuse de Chelles, ne réussit qu’imparfaitement, pendant trois années de lutte, à soumettre les sœurs à la vie régulière. En 1527, elle céda la crosse abbatiale à Jeanne de la Primaudaye, venue de Fontevrault, et dont la possession ne paraît pas avoir été sans contestation ; car le conseil de Bretagne se vit appelé à lui délivrer, le 2 mars 1536, des lettres de maintenue et de sauvegarde. Un ancien obituaire de Saint-Georges dit qu’elle fut