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produit avantageux. Il renferme des vignes d’abondant rapport, des champs fertiles, de fraîches prairies, une rivière poissonneuse avec deux moulins. Les limites de ce domaine sont, au Septentrion, la voie publique, « via publica ; » c’est l’ancienne voie romaine se dirigeant vers Subdinum (Le Mans) ; au Midi, la rive gauche de la Vilaine ; à l’Orient, les possessions de l’abbaye de Saint-Melaine ; enfin, à l’Occident, le faubourg[1] même de la ville, « suburbium. »

Sous cette dénomination étaient alors compris tous les quartiers en dehors et à l’Est de la ville close, de la vieille Cité ; les agglomérations de maisons et l’ensemble des rues au milieu desquelles s’élevaient dès lors l’église de Saint-Germain, l’hôpital Saint-Jacques, qui devint, au xiiie siècle, le couvent des Franciscains ou Cordeliers ; — en un mot, tout l’espace désigné plus tard sous le nom de « ville neuve, » lorsqu’on l’entoura de douves et d’une enceinte de défense, de 1424 à 1448 ; — espace que représente aujourd’hui la portion de territoire délimitée par la Vilaine au Sud, les rues de Rohan, de l’Horloge, Châteaurenault, Champ-Jacquet à l’Ouest ; la place Sainte-Anne, la rue de la Visitation et celle des Fossés, au Nord ; le contour de la Motte et la rue des Violiers, à l’Est.

On peut donc se représenter l’ancien pourpris de l’abbaye tel que le décrit la charte, circonscrit par le cours de la Vilaine avant sa modification par l’établissement des quais, le chemin de Viarmes, les rues actuelles de Paris et de Belair, enfin la rue qui borde la promenade de la Motte à l’Ouest, la place Saint-Georges et la petite rue des Violiers[2].

  1. L’ancienne orthographe, conforme à l’étymologie du mot, écrivait « forsbourg » — foris burgus. C’est le bourg extérieur, hors de la ville murée.
  2. Le nom originaire était « rue des Voiliers, » c’est-à-dire « des jardins