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Lorsque dans l'arène quatre coursiers vigoureux s'élançant à la fois, pressés par l'aiguillon, portent la tête haute et franchissent l'espace : de même s'élève la poupe en fendant les ondes ; les flots sombres se précipitent à la proue du navire, lequel court si rapidement que l'épervier, le plus agile des oiseaux, ne pourrait le suivre. Ainsi s'élance le vaisseau en sillonnant les vagues et en portant un héros dont les pensées sont semblables à celles des dieux. Celui qui naguère supporta de nombreuses douleurs, qui affronta les combats des hommes et les flots cruels, est maintenant plongé dans un sommeil profond et il oublie tous les maux qu'il a soufferts !

Dès que paraît l'étoile du matin, la brillante messagère de la divine Aurore, le vaisseau qui traverse les mers approche des rivages de l'île.



Dans les champs est le port consacré à Phorcyrie, vieillard de la mer. On aperçoit deux plages escarpées qui s'avancent des deux côtés pour former le port, et abriter les flots contre le souffle impétueux des vents. Les vaisseaux restent immobiles et sont dépour-