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sont fixés sur Charybde, Scylla enlève de mon navire six nautonniers renommés et par la force de leurs bras et par leur mâle courage. Alors, portant mes regards sur mon navire, je n'aperçois plus ces compagnons fidèles, mais je vois leurs pieds et leurs mains s'agitant dans les airs. Ces guerriers m'implorent tour à tour et m'appellent pour la dernière fois ! — Lorsque, sur un roc élevé, le pêcheur, armé d'un long roseau, prépare un appât trompeur aux faibles habitants des ondes, il lance dans la mer la corne d'un bœuf sauvage, et bientôt il enlève un poisson palpitant qu'il jette ensuite sur le sable : ainsi mes chers compagnons sont enlevés tout palpitants et précipités ensuite contre le rocher ! Tandis que ces infortunés me tendent les bras en poussant des cris déchirants le monstre les dévore devant sa caverne. Jamais, eu parcourant les plaines humides de l'Océan, un si triste spectacle ne s'offrit à mes regards !...


» Après avoir évité les écueils de Charybde et de Scylla, nous apercevons l'île superbe du dieu du jour ; c'est là que sont les belles génisses au large front et les nombreuses brebis du Soleil,