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la tête de Tantale des fruits magnifiques ; c'étaient des poiriers, des orangers, des pommiers superbes, de doux figuiers et des oliviers toujours verts ; mais dès que le vieillard se levait pour y porter la main, tout à coup le vent les enlevait jusqu'aux nues ténébreuses.



» Sisyphe, agité par de cruels tourments, s'offre à mes regards ; il roule un énorme rocher et le pousse avec ses pieds et ses mains jusqu'au sommet d'une montagne. Mais dès que la roche est près d'atteindre à la cime, une force supérieure la repousse en arrière et l'impitoyable pierre retombe de tout son poids dans la plaine. Sisyphe recommence sans cesse à pousser la roche avec effort, la sueur coule de ses membres, et des tourbillons de poussière s'élèvent au-dessus de sa tête.

» Après Sisyphe, je vois le vigoureux Hercule, ou plutôt son image; car ce dieu assis parmi les immortels goûte les joies du festin, et il possède Hébé aux jolis pieds, Hébé, la fille du puissant Jupiter et de Junon aux brodequins d'or. Autour de cette ombre les morts s'agitent avec bruit comme des oiseaux