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fait naître les funestes charmes de la puissante Circé. Mes guerriers redeviennent plus jeunes qu'auparavant, et me paraissent plus beaux et plus grands que je ne les avais jamais vus ; ils me reconnaissent aussitôt, me serrent les mains, poussent des cris d'allégresse qui font retentir le palais et touchent de compassion la déesse elle-même. Circé s'approche de moi et me parle en ces termes :

« Noble fils de Laërte, ingénieux Ulysse, retourne maintenant auprès de ton navire rapide, et tire-le sur le rivage ; puis dépose dans des grottes tes richesses, les agrès de ton vaisseau, et reviens en amenant ici tous tes compagnons chéris.»



» Elle dit, et je me laisse persuader. Arrivé sur la plage, je trouve auprès de mon navire mes compagnons qui soupiraient en versant d'abondantes larmes. — Ainsi, lorsque des génisses parquées au milieu d'un champ voient revenir dans l'enceinte des vaches rassasiées d'herbe, elles se précipitent à leur rencontre en pressant leurs mères et en bêlant autour d'elles, sans qu'aucune barrière les puisse retenir : ainsi, lorsque mes compagnons m'aperçoivent, ils m'entourent en versant des torrents de larmes, et