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Cyclope saisissant de nouveau une roche plus lourde encore que la première, la balance dans les airs et la jette avec force loin de lui : cette masse tombe derrière mon navire à la proue azurée et longe l'extrémité du gouvernail. La mer est bouleversée par la chute de cette roche énorme ; les vagues émues poussent le navire en avant et le portent vers la rive.

Lorsque nous touchons à l'île où les autres vaisseaux sont restés, nous trouvons nos compagnons se livrant à la douleur et nous attendant en versant des torrents de larmes. Nous tirons le navire sur le sable et nous descendons tous sur le rivage de la mer. Mes amis fidèles font sortir du vaisseau les troupeaux enlevés au Cyclope ; nous les divisons entre nous, afin que chacun ait une part égale au butin. Quand les troupeaux sont partagés, mes guerriers aux belles cnémides me font présent du bélier sous lequel je m'étais caché ; je l'immole aussitôt sur la rive, et je brûle les cuisses de cette victime en l'honneur du fils de Saturne, qui commande aux sombres nuages et règne sur tous les immortels. — Jupiter, loin d'accueillir favorablement mon offrande, délibéra comment il anéan-