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sincèrement où tu as erré, quelles sont les villes opulentes que tu as visitées, quels sont les hommes que tu as rencontrés dans tes courses lointaines. Parle-moi de tous ces peuples et dis-moi s'ils sont cruels, sauvages, sans justice, ou s'ils sont hospitaliers et si leur âme respecte les dieux. Noble voyageur, dis-moi encore pourquoi tu pleurais, pourquoi tu gémissais en écoutant chanter les malheurs des Argiens et des Danaens et la ruine de la ville élevée de Troie. Les dieux seuls ont fait naître ces désastres : ils ont résolu la mort d'un grand nombre de héros afin de laisser à la postérité des chants merveilleux. — Étranger, aurais-tu perdu devant Ilion quelque parent, le mari de ta fille, le père de ton épouse, ceux enfin qui nous sont le plus chers après notre sang et notre famille ? Déplorerais-tu la mort d'un compagnon brave, généreux et dévoué : car il n'est point au-dessous d'un frère, celui qui, compagnon fidèle, est rempli de prudence ? »