Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

sortis du cheval, ravagèrent la ville de Troie ; il célèbre le courage de tous les héros qui détruisirent cette cité chérie, mais il glorifie surtout Ulysse qui, semblable au dieu Mars, marchait avec Ménélas vers les palais de Déiphobe, Ulysse, qui se précipitait dans les plus terribles mêlées et qui remporta la victoire, aidé par Minerve, la magnanime déesse.



Tels sont les chants de Démodocus. — Ulysse est vivement ému : des larmes s'échappent de ses paupières et sillonnent ses joues. Ainsi pleure une femme en se jetant sur son époux qui, tombé devant la ville, avait voulu repousser loin de ses enfants et de sa patrie le jour fatal de la servitude ; cette femme, en le voyant lutter avec la mort, l'entoure de ses bras et pousse des cris aigus : cependant derrière elle les ennemis lui frappent avec leurs lames d'airain le dos et les épaules, l'entraînent pour supporter le travail et la peine de l'esclavage ; dans sa cruelle douleur, son beau visage est flétri par les larmes : ainsi le divin Ulysse laisse couler des pleurs de ses paupières. Le héros dérobe son trouble à tous les convives ; mais Alcinoüs, assis près d'Ulysse, s'aperçoit seul de l'affliction de son hôte ; il l'entend soupirer avec amertume ; et aussitôt s'adressant à l'assemblée, il lui parle en ces termes :