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que tu auras franchi les cours et que tu seras sous les portiques, traverse les appartements pour arriver jusqu'à ma mère ; tu la trouveras assise près du foyer, appuyée contre une colonne et filant, devant la flamme éclatante, des laines teintes de pourpre d'une admirable beauté : derrière elle se tiennent les femmes qui la servent. Là, mon père, assis sur son trône placé en face du foyer, se verse du vin et se repose comme un immortel. Ne t'arrête point auprès de lui, mais embrasse les genoux de ma mère afin que bientôt tu puisses joyeusement revenir dans ta chère patrie, quelque éloignée qu'elle soit. (Oui, si cette reine a pour toi des sentiments de bienveillance, tu reverras tes amis, ta patrie et tes superbes palais[1]) »



En achevant ces mots, Nausica pique les mules avec son fouet, celles-ci quittent les rives du fleuve et s'avancent rapidement à travers les plaines en frappant en cadence la terre de leurs pieds agiles. La jeune vierge retient les rênes et gouverne le fouet avec adresse pour que ses femmes et Ulysse puissent la suivre. — Le soleil se couchait[2] quand ils atteignirent le bois sacré

  1. Ces trois derniers vers ne se trouvent, point dans un manuscrit de Vienne consulté par Aller ; Wolf les renferme entre deux parenthèses, et Knight les supprime.
  2. Les scoliastes observent ici que, par ces mots du texte : δύσετό