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rante. Depuis longtemps aucune essence n'a été répandue sur mon corps. Je n'oserai jamais me baigner devant vous ; et maintenant j'ai honte d'être nu en votre présence, ô jeunes filles à la belle chevelure ! »



Il dit ; les suivantes s'éloignent et rapportent ce discours à Nausica. — Le divin Ulysse enlève avec l'eau du fleuve la fange qui couvrait son dos et ses larges épaules ; puis il essuie sa tête souillée par l'écume de la mer stérile. Quand il s'est baigné et qu'il a répandu sur son corps l'huile odorante, il se revêt des habits que lui avait donnés la jeune vierge, libre encore du joug de l'hymen. Soudain Minerve, fille de Jupiter, fait paraître Ulysse plus grand et plus majestueux ; la longue chevelure du héros descend de sa tête en boucles ondoyantes semblables à la fleur de hyacinthe. De même qu'un ouvrier habile, instruit dans tous les arts par Vulcain et Minerve-Pallas, entoure d'or l'argent splendide pour créer de magnifiques chefs-d'œuvre : de même la déesse répand la grâce et la beauté sur la tête et les épaules d'Ulysse. Le héros, tout resplendissant de cette beauté nouvelle, va s'asseoir sur les bords de la mer. Nausica, en l'aper-