Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/133

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la pluie n'y pénétra, tant ces arbres étaient touffus et fortement entrelacés. Le divin Ulysse se glisse sous ces arbustes ; puis il prépare avec ses mains une large couche. Sur la terre se trouvaient des feuilles sèches en telle abondance, que, dans la saison d'hiver, deux et trois hommes auraient pu s'y cacher, même lorsque le froid sévissait le plus cruellement. Le patient Ulysse contemple ces feuilles avec joie, et, après les avoir amoncelées, il y repose ses membres fatigués. — De même que l'habitant d'un champ situé loin de tout voisinage ensevelit un tison dans la cendre grisâtre, afin de conserver le germe du feu ; car il ne pourrait ailleurs trouver une seule étincelle : de même le héros s'ensevelit dans les feuilles. — Alors Minerve répand un doux sommeil sur les yeux du divin Ulysse pour le délasser de ses pénibles travaux.