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L’homme économe

à Pierre Gallinard.

Oui, adieu mon garçon ! Bien des choses à ta mère. Quand je dis bien des choses… pas trop ! L’exagération, ça ne sert à rien… un peu de choses à ta mère… voilà tout. Oh ! les neveux ! Quels frais inutiles… En voilà un qui voudrait me soutirer de l’argent… pour des dettes, je vous demande un peu ! Dame, qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ? On est oncle, n’est-ce pas ! On a certaines obligations… je l’ai emmené à ma caisse, j’ai étalé beaucoup d’argent devant lui, je lui ai dit : "si tu es économe, tu pourras en avoir un jour autant que ça ! " J’ai tout resserré et je lui ai donné de bons conseils ! Il faut bien faire quelque chose pour ses neveux ! Eh bien ! Il n’a pas été content. Alors je lui ai dit : "Ecoute, si je te refuse de l’argent, tu te fâches et nous nous brouillons ; si je t’en prête… ? Tu ne me le rendras pas et nous nous brouillerons également. Eh bien ! J’aime mieux avant qu’après ! " Ça l’a cloué !

Non, mais c’est si simple ! Vous voulez être riche ? Soyez économe ! Je l’ai été toute ma vie, moi ! Aussi, aujourd’hui, j’ai une grosse fortune, je suis très heureux : je me refuse tout. Et quand je mourrai, eh bien ! j’aurai beaucoup d’argent… Enfin, voyons ! ça n’est pas l’idéal, ça ?

Par exemple, il n’y a pas de petites économies. Ainsi, lorsque j’ai une course à faire…, je vais toujours à pied, moi ! Et quand je suis pressé, le premier omnibus qui passe, je ne le prends pas !… Seulement je cours après. J’