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mise sous sa roue, conduite par le nouveau roi, lequel se prépare à venger la honte de Novare.

« La voici qui revient encore sous de meilleurs auspices. Voyez le roi François, qui s’avance à sa tête et qui met les Suisses en une telle déroute, qu’il s’en manque de peu qu’il ne les ait détruits. Ces soudards brutaux perdent à jamais le titre usurpé par eux de dompteurs de princes et de défenseurs de l’Église chrétienne.

« Là, malgré la Ligue, François prend Milan et la donne au jeune Sforce. Là, Bourbon défend la ville pour le roi de France contre la fureur tudesque. Plus loin, pendant que le roi François s’apprête à tenter de nouvelles entreprises et qu’il ignore l’orgueil et la cruauté déployés par ses soldats, voici que la ville lui est enlevée.

« Voici un autre François qui ressemble non seulement de nom, mais par le courage à son aïeul. Il chasse les Français, et avec l’aide des États de l’Église, reconquiert son domaine paternel. Les Français reviennent encore ; mais ils n’avancent que prudemment, sans parcourir l’Italie à vol d’oiseau comme ils avaient jusque-là coutume. Le brave duc de Mantoue leur ferme le passage, et les arrête sur le Tessin.

« Frédéric, dont les joues sont encore embellies des premières fleurs de la jeunesse, acquiert une éternelle gloire en défendant avec la lance, mais plus encore par son activité et son génie, Pavie menacée par la fureur française, et en déjouant les projets du Lion de la mer. Voyez ces deux marquis,