Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et brave Trivulce, pour enseigner à ses soldats plus de retenue et leur faire voir que de semblables excès sont cause qu’un si grand nombre d’entre eux ont trouvé la mort par toute l’Italie.

De même qu’aujourd’hui le roi de France a besoin d’envoyer de nouveaux chefs à son armée, ainsi Marsile et Agramant, voulant remettre de l’ordre dans leurs troupes, les avaient alors convoquées dans la plaine, dès que l’hiver le leur avait permis, pour voir où il était urgent de nommer des chefs et de donner des instructions.

Marsile d’abord, puis Agramant, firent défiler devant eux leurs gens, troupe par troupe. Les Catalans marchent avant tous les autres sous la bannière de Doriphèbe. Après eux viennent les bataillons de Navarre privés de leur roi Fulvirant, qui avait reçu la mort de la main de Renaud. Le roi d’Espagne leur a donné Isolier pour capitaine.

Balugant conduit les gens de Léon, Grandonio ceux d’Algarve. Le frère de Marsile, Falsiron, commande les Castillans. Ceux qui sont venus de Malaga et de Séville suivent la bannière de Madarasse ainsi que ceux de la mer de Gadès jusqu’à la fertile Cordoue, dont le Bétis arrose les vertes campagnes.

Stordilan, Tesire et Baricond font défiler l’un après l’autre leurs soldats. Le premier commande aux gens de Grenade, le second à ceux de Lisbonne, le troisième à ceux de Majorque. Après la mort de Larbin, son parent Tesire fut nommé roi de Lisbonne. Puis viennent les Galiciens, dont Serpentin