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jaune et le noir s’étalent sur la bannière du comte de Vigore ; un chien sur celle de Derby, un ours sur celle d’Oxford. La croix que tu vois briller sur celle-ci est au riche prélat de Bath. Vois cette chaine brisée sur fond gris : c’est l’étendard du duc Ariman de Sommerset.

« Les hommes d’armes et les archers à cheval sont au nombre de quarante-deux mille. Deux fois autant — et je ne me trompe pas de cent — sont ceux qui combattent à pied. Vois ces drapeaux, l’un gris, l’autre vert, l’autre jaune, et un autre bordé de noir et d’azur ; sous chacun de ces étendards marchent les fantassins de Godefroid, d’Henri, d’Herman et d’Odoard.

« Le premier est duc de Buckingham ; Henri a le comté de Salisbury et le vieux Herman la seigneurie d’Abergavenny : Odoard est comte de Shresbury. Ceux qui se tiennent un peu plus vers l’Orient sont les Anglais. Maintenant, tourne-toi vers I’Hespérie ; là où se voient trente mille Écossais conduits par Zerbin, fils de leur roi.

« Vois, entre deux licornes, le grand lion qui tient l’épée d’argent dans sa patte ; c’est le gonfalon du roi d’Ecosse. Là est campé son fils Zerbin. Il n’est point de chevalier si brave parmi tant de guerriers. La nature le fit et puis brisa le moule. Il n’en est pas en qui brille autant de courage, autant de grâce, autant de puissance. Il est duc de Ross.

« Le comte d’Athol porte sur son étendard une barre dorée sur fond d’azur. L’autre bannière est