Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

Arioste s’était bâti à Ferrare une maison entourée d’un jardin. C’est là qu’il écrivit la plupart de ses ouvrages, et qu’il mit la dernière main à son poème de Roland. À son vif regret, à la mort de Léon X, il dut quitter sa chère retraite pour aller prendre le gouvernement de la province de Garfagnana, en plein Apennin. On raconte à ce sujet l’aventure suivante : Il se rendait à sa résidence, et était sur le point d’arriver à Castelnuovo, quand il fut arrêté par des brigands, lesquels, aussitôt qu’ils eurent appris quel était leur prisonnier, le comblèrent de marques de respect et l’escortèrent jusqu’à ce qu’il eût franchi le passage dangereux. Peut-être n’est-ce là qu’une légende ; mais l’aventure n’a rien d’invraisemblable. Elle est bien dans les mœurs de l’époque, et s’accorde parfaitement avec l’admiration que les contemporains d’Arioste avaient pour le poète de Roland.

Il resta trois ans à Castelnuovo. Rentré à la fin de sa mission à Ferrare, il ne s’y occupa plus que de ses travaux littéraires, retouchant sans cesse son poème de Roland. Il venait d’en donner une édition définitive, lorsqu’il mourut, le 8 juillet 1533, à l’âge de cinquante-neuf ans.

Outre Roland furieux, Arioste a écrit cinq comédies et des satires au nombre de sept. Voici comment s’exprime, au sujet de ces dernières, un des maîtres de la critique italienne : « Dans le genre de la satire, comme dans le genre