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À son grand étonnement, elle lui parla en termes très enthousiastes de La Férina, qu’elle dénigrait avec acharnement lors de leur dernière entrevue, la disant une femme très remarquable, richement entretenue par M. Bertrand Lagneux, qui prenait plaisir à la voir monter sur le tréteau et exécuter de jolies mignardises avec son amie Horacine, sous les étoffes légères et demi transparentes, où elles ne révélaient qu’une faible partie de leurs attraits, mais suffisamment pour suggestionner ces Messieurs, qui ne manquaient pas ensuite de se réfugier dans les chambres avec les belles hétaïres présentes dans les salles.

— Certes, conclut-elle, ça ne vaut pas vos tableaux vivants, mais cela les remplace très bien. Je ne vous le dissimulerai pas, La Férina vous a conservé un gros béguin ! Qui sait ce que vous eussiez pu en espérer en produisant ici vos femmes ; qui sait même ce que vous en obtiendriez, si vous veniez quelquefois passer la soirée avenue de Matignon ! Il est sûr qu’elle vous inspirerait le même béguin, et que vous y récolteriez de l’agrément, sinon plus. Elle vaut la peine que vous vous souveniez de sa beauté.

— Je viendrai, murmura-t-il.