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térêt de chacun. Et donnant l’exemple, elle apporta elle-même un frein à son goût du suçage.

Encore des jours passèrent, et malgré cette sage ordonnance, on usa et abusa des occasions sensuelles, pour arriver enfin à un assoupissement nerveux où l’on pût redouter d’être atteint d’impuissance. La virilité des hommes, la féminité des femmes, exaspérées par ce culte trop exagéré à l’autel de Cupidon, refusait de vibrer. On avait beau en appeler à toutes les pensées de luxure, la nudité, si on y recourait, produisait un effet déconcertant, où les deux cavaliers fuyaient leurs dames, et où celles-ci, privées de leurs services amoureux, pour se stimuler, se battaient entr’elles, se fouettant, se mordant, se déchirant les chairs à coups d’ongles.

Au bout de six à sept semaines d’une telle retraite, la nostalgie du mouvement altruiste se glissa dans les âmes, et un matin Jacques déclara qu’il descendait à Paris pour faire ses visites de politesse aux personnes qui les protégèrent, et particulièrement à M. et Mme Gressac, pour leur expliquer les raisons qui motivèrent leur refus de ne pas exécuter des tableaux vivants dans l’établissement qu’ils