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Antoine. Son godemiché, plus fort, plus long que celui de La Férina aperçu par Jacques, lui donnait l’allure d’un galant baiseur, et bien souvent, en folâtrant par le jardin, dans des tenues très légères, le corps à peine recouvert d’une chemise et d’un peignoir, elle répondait à un coup d’œil de Lina ou de Léa, leur sautait dessus pour les enconner et calmer leurs désirs de rut, que ne pouvaient satisfaire en cet instant leurs deux maris. Ils accomplissaient cependant des prodiges. Une nourriture abondante et saine reconstituait leurs forces ; les images lascives circulaient sous leurs yeux pour les attirer à la pratique des voluptés. Ils ne s’ennuyaient pas, ils ne cherchaient pas à reparaître en public.

À côté des paillardises, chacun s’occupait de la part de ménage qui lui était dévolue, chacun prenait ses distractions à sa fantaisie. Antoine jardinait, Jacques étudiait les étoffes et les costumes, Thérèse lisait, Lina peinturlurait et Léa s’amusait à des ouvrages au crochet. Le temps fuyait ; une lettre d’Annette vint rappeler les exigences de la vie ; Jacques répondit simplement qu’on n’acceptait pas sa proposition. Une, deux semaines s’écoulèrent ainsi.

Les économies réalisées permettaient de ne