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souhait comblait trop le désir de tous les autres membres de la famille pour qu’on ne s’y ralliât pas.

Dans le cœur de ceux qui étaient restés, luisait la pensée de fêter le retour des deux fugitives ; le mari et la femme feraient leur paix définitive, la tête sur l’oreiller. Sur un simple regard on se jugea d’accord et on s’évada. Jacques et Thérèse se retirèrent ensemble presque de suite ; ils trahissaient par leurs regards devenus très tendres leur bonne volonté d’accomplir le devoir conjugal. Léa s’attarda avec Antoine et Lina ; elle voulait prouver au vieux cousin que si elle n’était plus pucelle, elle ne lui refuserait pas plus qu’autrefois la satisfaction de ses goûts cochons ; elle le mignarda avec tant de gentillesse qu’il se trouva en état de la baiser, ce qui lui arrivait rarement ; il est vrai qu’ils débutèrent par un délicat soixante-neuf, où Lina s’amusait à les éventer pour les maintenir en haleine.

Oh, dans cette admirable famille, on était bien tous les uns pour les autres, et il eut été très malheureux que le trouble subsistât entre ses membres. Mais l’œuvre la plus importante de la paix conclue s’accomplissait dans la chambre de Thérèse, où Jacques avait suivi sa