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Férina, lui coupant la parole ; qui vous a permis d’entrer dans ma chambre ?

— Pardonnez-moi, Madame, je ne voulais pas vous déranger, vous troubler ; le souvenir de votre bienveillance de l’autre jour…

— Ah oui, ma bienveillance ! Parlons-en, elle m’a bien servie ! Elle est cause que je suis brouillée avec mon amant Arthur des Gossins et que votre sale femme m’a enlevé mon petit amoureux, Alexandre Brollé. Tout ça ne m’apprend pas comment vous vous trouvez dans ma chambre ! On ne s’introduit pas ainsi chez les gens ! Je vais sonner pour qu’on vous emmène chez le commissaire de police. Vous veniez pour me voler, pour m’assassiner peut-être !

— Moi ! moi !

— Sait-on qui vous êtes, avec le métier que vous faites ? Vous m’avez déjà assez porté malheur, pour que je me défie de votre présence dans ma chambre.

Jacques n’avait pas le beau rôle ; Horacine se débarrassait rapidement de son godemiché, passait une chemise de nuit, posée sur un fauteuil, au pied du lit. La Férina leva le bras pour presser le bouton électrique ; il retint sa main, et murmura :

— Ne soyez pas méchante ; est-ce ma faute