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et Léa regardaient de tous leurs yeux, tandis qu’Antoine, complètement affolé, s’était accroupi pour s’enfourner sous les jupes de cette dernière, cachette qu’il estimait la plus sûre et la plus sacrée.

Les deux hommes portaient une petite valise, où ils avaient leurs costumes pour les tableaux de luxure qu’ils devaient représenter, costumes très sommaires. La valise, tenue par Jacques, tremblait à sa main ; celle d’Antoine reposait sur le tapis. Tout à coup la dame, ayant échangé une dernière langue avec son amant, tourna la tête et vit le montreur de plaisirs. Elle poussa un cri, laissa retomber sa chemise, réunit les pans de sa matinée, et, s’esquivant des genoux de son cavalier, partit comme une folle. L’homme, se reboutonnant vivement après avoir rajusté son débraillage, se redressa très irrité et demanda :

— Qu’est-ce ? Que faites-vous là ?

— Vous êtes sans doute M. Arthur des Gossins ?

— Non, vous vous trompez, ce n’est pas moi.

— Mme La Férina ?

— Vous venez de la faire se sauver.

— Ah, c’était elle !