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cratie ? On m’a toujours adorée, Jacques, et je me suis toujours appliquée à me rendre belle et désirable, pour rester la jolie poupée qu’on me prétendait être ! Elle t’a conté que j’avais été sa bonne, que j’avais ruiné son père ; ce qu’elle n’a pu te dire, apprends-le. Dans un moment de noire misère, j’ai traversé cette épreuve, et c’est peut-être de là que je suis sortie la femme actuelle. Là où d’autres perdent leur personnalité, se salissent, je me suis élevée et instruite. On me gobait par périodes, mais j’étais si mignonne, si réservée, que jamais on n’exigea plus de moi que le service du coup à tirer. Je te le jure, et je sens que tu me croiras, je n’ai jamais caressé un homme, ni même une femme, parmi celles qui m’aimèrent, et on m’a toujours caressée avec de folles rages. Jacques, je n’ai vraiment éprouvé que le jour où je me livrai pour la première fois à tes caresses. Ah ! comme je parlais avec mon cœur en te proposant de tout quitter pour rester tous les deux seuls, ensemble ; et j’ai été bien fâchée de te voir courir après ta femme ! Dis, veux-tu maintenant ? Tu ne m’as pas encore eue depuis des mois que nous nous connaissons. Ah ! qu’as-tu ? Pourquoi me serres-tu si fort le bras ?