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Pauline, courut vers la partie du jardin où l’on avait aménagé un carré assez spacieux pour y installer divers jeux.

D’un hangar, on tira le tonneau et l’attirail nécessaire. On se distribua les rangs, dames et cavaliers entendant prendre part au jeu. Le tonneau placé, on s’apprêtait à commencer, lorsqu’une violente hilarité se communiqua à toute la bande, en voyant Léa et Pauline grimper à une série de gradins en bois, sur lesquels on étageait des vases et qu’Antoine avait enlevés pour les remplacer par de nouveaux. Elles se trouvèrent juchées à une certaine élévation, d’où leurs mollets sollicitèrent bientôt les regards, et aussi les jambes qu’on distinguait à cause des jupes très courtes. Léa continuait son rôle de petite fille, d’autant plus volontiers qu’elle se rendait compte du piment que cela lui donnait. Elle s’appliquait à imiter Pauline, qui la traitait en vraie camarade et ne la jalousait pas, gagnant à cette fréquentation une liberté encore plus excessive que celle dont elle jouissait. Et Dieu sait si on lui en accordait !

Cette enfant n’était pas une vicieuse précoce du seul fait de son tempérament ; l’oncle et la tante la poussaient vers le dévergondage, le